Généralités
Les
Hormones : Auxine / Cytokinine /
Gibberelline
Modélisation
Renouvellement du
bois
Échelle de
Raimbault
Le
tronc : mode de croissance
Quelques
particularités de croissance
Taille sur
bourgeons
Autres
tailles : taille sur fourche, taille
sur intersection
Maladies
rencontrées au cours de la
taille
Taille des arbustes
à floraison : Floraison
printanière / Floraison estivale etr automnale / Floraison
hivernale
Les
Grimpantes
Les
Graminées
Les
Haies
Les
Topiaires
Rideau et
Marquise
Divers
végétaux non classés
Les têtes de chats
ou têtards
Les Frutiers
à pépins (Pommiers,
Poiriers) - Taille des plein vent / Taille des palissés
Les Frutiers
à noyau (Cerisier, Pêcher,
Prunier, Abricotier)
Divers
Il est primordial de connaître et reconnaître.
• floraison : quand,
comment, intérêt ?
• fructification : quand, comment, importante
?
• mode de développement et de croissance
• morphologie et fonctionnement hormonal
La taille dépend d’un objectif à définir avant de tailler. Il n’y a donc pas de technique adaptée à chaque arbre. Cela dépend aussi des emplacements respectifs des arbres et de la concurrence qu’ils exercent entre eux. La taille peut être de rabattage, de nettoyage ou de formation. Au moment des tailles, tenir compte du volume de déchets à évacuer.
Mode de développement du Frêne
Ce mode de développement est typique du Frêne et dépend entièrement du mode de fonctionnement des hormones. |
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L’Auxine
Elle est synthétisée surtout aux bourgeons apicaux, au niveaux des méristèmes. Elle est essentiellement véhiculée par la sève élaborée donc redescend = basipète mais passe parfois par la sève brute pour remonter.
• elle favorise l’induction
florale
• elle favorise la rhizogénèse. L’hormone de
bouturage est de l’auxinesynthétique : Acide
IndolAcétique ou Acide IndolButirique. Il est donc important
de garder un bourgeon terminal pour favoriser l’enracinement, le
temps que le végétal s’ancre.
• elle inhibe le développement des bourgeons axillaires
proches du terminal en emp’chant sa vascularisation. Le bourgeon
se nourrit malgré tout par osmose mais il n’a aucun
apport de nutriment par la sève.
• elle induit le plagiotropisme d’une
branche : la branche “part” à
90°
La coupe du bourgeon terminal permet aux branches de s’étoffer. Chaque branche a évidemment un bourgeon terminal.
La Cytokinine
C’est une anti-auxine. Elle est
synthétisée à l’extrémité des
racines (la coiffe). Elle circule vers le haut (centripète) et
lève l’inhibition provoquée par l’auxine sur
les bourgeons axillaires.
Une fois l’inhibition levée, l’auxine passe est fait
remonter le rameau --> orthotropisme (géotropisme
positif)
La Gibberelline
Synthétisée au niveau des tissus jeunes, elle favorise l’allongement des cellules et est localisée dans le méristème des feuilles.
En fonction des modes de fonctionnement des hormones, Francis HALLÉ a défini des modèles de développement.
Modèle de Holtum : Bananier, Agave
1 bourgeon terminal permet la croissance. En
bas du tronc, on trouve une rosette de réitération.
Lorsque les fruits sont faits, il n’y a plus de bourgeon et
l’arbre meurt sauf si la rosette de réitération
existe encore : dans ce cas, l’arbre repart d’en
bas.
Modèle de Mac Clure : Bambou
Fonctionnement par marcottage : un nouvelle feuille se développe régulièrement (la tige du bambou est assimilée à une feuille). Si le bambou fleurit, cela annonce sa mort prochaine.
Modèle de Koriba : Robinier
Le bourgeon terminal fleurit et un bourgeon
axillaire prend le relais : on aboutit à une
silhouette assez ronde.
On peut avoir un assèchement du bourgeon
terminal : dans ce cas, le relais est pris par un bourgeon
axillaire.
Modèle de Troll : Albizzia
Le port est plutôt plat car la flèche meurt, relayée par un bourgeon axillaire.
Modèle de Corner : Palmier
1 bourgeon terminal et des bourgeons
latéraux. Il n’y a pas
d’entre-nœuud : on parle alors de stipe
plutôt que de tronc puisque la croissance se fait par la
“montée” du bourgeon apical et chute des
feuilles.
Tant que le bourgeon apical n’est pas cassé ou
détruit, le palmier se développe.
Modèle de Leeuwenberg : Lilas, Viburnum Floraison terminale relayée par les axillaire opposés décussés. |
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Modèle de Rauch : Pin Le développement se fait par les bourgeons axillaires inférieurs plutôt que par ceux du dessus. On parle alors d’hypotonie abaxiale, opposée à l’hypotonie adaxiale où c’est le bourgeon du dessus qui donne un rameau. |
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Modèle de Scarrone : Marronnier
Floraison apicale, hypotonie adaxiale.
Modèle de Massart : Cerisier
Très équilibré : toutes les branches ont des bourgeons, quel que soit leur âge.
Il est acrotone, caractéristique des arbres, ou basitone, caractéristique des arbustes.
Certains arbres sont basitones au départ et finissent acrotones (noisetier, par exemple)
Cette échelle de vieillissement concerne les arbres.
Stade 1 |
scion ou franc |
Stades 2 et 3 |
forme pyramidale |
Stade 4 |
les branches s’individualisent |
Stades 5 et 6 |
“chou-fleur” |
Stades 7 et 8 |
certaines branches meurent. Il peut y avoir une descente de cime car la sève a du mal à monter |
Stade 9 |
des branches fortes et vigoureuses apparaissent sur le tronc : réitération |
Stade 10 |
fin de vie : on s’approche du squelette |
Le système racinaire évolue en parallèle.
Le cambium évolue en vaisseaux
ou enécorce.
Sur le Paulownia, on peut
détecter les floraisons antérieures et
à venir Un défaut de circulation de la
sève provoque des itérations très
verticales : la branche, gonflée de
sève à l’endroit du coude, file
très verticalement.
Quelle que soit la taille, on supprime les bois morts et malsains.
Les rosiers doivent être taillés en plein hiver car en cas de redoux, ils risquent de repartir puis de geler. En novembre, on fait une taille “longue” de nettoyage en éliminant les fleurs mortes et éviter la fructification gourmande en énergie (bien que certains rosiers ont de beaux fruits très colorés).
La contre-lame du sécateur est contre la partie qui va disparaître, donc au-dessus du plan de coupe. Laisser un bourgeon extérieur. Le dernier bourgeon a priorité de sève : tire-sève.
Une coupe loin d’une branche provoque le réveil des bourgeons latents amonts.
Sur rameau vertical
Taille correcte : en biais, le point haut est à 0,5 à 1 cm au dessus de la base du bourgeon et le point bas est au-dessus de la base du bourgeon.
La base du bourgeon contient le méristème qui est le lieu de la différenciation. |
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Taille trop oblique. Le bas de la coupe se trouve en dessous de la base du bourgeon. L’arrivée de sève est contrariée par la cicatrice : ce sera le bourgeon inférieur qui fera tire-sève. |
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Taille trop proche : la tige se creuse naturellement et le creux sera trop près de la base du bourgeon. Le méristème ne pourra pas se développer. |
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Taille oblique inverse ou droite conduisent à la création d’une stagnation de l’eau en haut de la tige. L’eau amènera des maladies. |
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Taille trop haute : la partie morte va se nécroser, apportant son lot de maladies. |
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Sur rameau oblique
La taille se fait perpendiculairement à l’axe du rameau : il n’y a aucun risque de stagnation d’eau et la plaie est la plus réduite possible. |
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Si on laisse le bourgeon
supérieur, la plante se dressera.
Tenir compte de type d’hypotonie naturelle : adaxiale ou abaxiale. |
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La coupe se fait dans l’axe de la
branche à conserver, au ras de la ride de
l’écorce qui permet la cicatrisation. Si cette
ride est entaillée, le bourrelet de cicatrisation ne
se fera pas. NOTA : si la
branche à couper est importante, il faut
l’alléger pour éviter une
déchirure en fin de coupe. Éviter les coupes trop obliques
qui provoquent des plaies importantes et empêchent la
cicatrisation. On peut rattraper le défaut en
retaillant sans toucher la ride d’écorce, puis
en mettant du cicatrisant. La coupe est perpendiculaire à
la branche à couper, au ras de la ride de
l’écorce. NOTA : si la
branche à couper est importante, il faut
l’alléger pour éviter une
déchirure en fin de coupe. On peut rattraper un défaut de
coupe oblique en retaillant sans toucher la ride
d’écorce, puis en mettant du
cicatrisant.
Taille sur
fourche
Taille sur
intersection
Larve xylophage
Comme la zeuzère qui creuse des
galeries. Souvent dans les fruitiers, en cœur de branche. Il y a
un trou d’accès extérieur.
Si l’on observe un trou, y enfoncer un fil de fer pour aller
détruire la larve.
Tâches à la coupe
Maladie cryptogamique (champignon)
Une tâche en “secteur” indique que l’arbre est attaqué sur une partie de ses racines car chaque racine “alimente” une partie du tronc. Par contre, la présence d’auréoles indique souvent un champignon aérien. On peut s’en débarrasser en taillant plus bas après désinfection des lames. |
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DÉSINFECTER LES LAMES APRÈS CE TYPE DE DÉCOUVERTE
Un champignon qui pousse à
l’extérieur de l’arbre indique que l’arbre va
mourir car si le champignon “sort”, c’est qu’il
n’a plus rien à manger et il se reproduit en
carpophore.
Certains champignons se nourrissent de bois mort (lignivore) mais
sont mauvais quand même.
Les plus mauvais champignons (Armilaria melea) se développent à la base de l’arbre, sur la souche : il faut alors abattre l’arbre et le flamber sur la souche. L’armilaire peut se transmettre par les copeaux d’une tronçonneuse voire même par l’arrosage automatique.
Un arbuste est un végétal de type
basitone, de moins de 5 m. Les bois jeunes sont toujours très
rectiligne contrairement aux bois anciens.
Certains arbustes sont suffrutescents : leur partie
aérienne sèche après la floraison. Ils repartent
de la souche.
Il faut choisir entre taille de formation et taille de floraison. Les tailles de formation peuvent créer trop de bois : il n’y a donc pas de floraison.
Les tailles sévères (restructuration) se font en repos de végétation, provoquant donc une absence de fleur pendant 1 an au moins. On peut tailler en 2 fois : en fin d’été, on taille 1/4 du volume de façon à faire comprendre à la plante qu’il se passe quelque chose. Agressée, elle fait redescendre la sève pour la mettre en réserve. On taille ensuite sévèrement en hiver mais hors gel. La mise en réserve précoce va fortifier le redémarrage de la plante.
Les arbustes à floraison de juin se taillent aussi après la floraison. Dans certains cas, le bois fleuri meurt.
Toujours garder une charpente globale. Le système racinaire ayant été développé en corrélation avec la charpente, une taille forte entraîne un redémarrage fort.
Floraison printanière
Taille : mi-printemps à début été
Induction florale : du
début de l’été à la fin de
l’huver. Les prochaines fleurs se “préparent”.
Fin juin, les bourgeons sont prêts pour le fleurissement
suivant.
Tous les arbustes à floraison printanière fleurissent
sur le bois fait l’année
précédente : il ne faut donc pas tailler en
hiver mais 15 jours/3 semaines après la fin de la
floraison.
Forsythia, Magnolia, Spirées de printemps, Lilas : font des fleurs avant les feuilles.
• Cognassier du Japon : en hiver, aérer, nettoyer.
• Deutzias (fin de printemps) : couper au ras des nœuds car le bois est creux entre les nœuds et cela crée des chicots très laids. Après une taille sévère, le développement est basitone
• Kerria japonica : les bois fleuris meurent (floraison en extrémité) donc à supprimer. Supporte une taille sévère.
• Mahonia : feuillage persistant. Peut se tailler au besoin. Les aquifolium peuvent se rabattre.
• Rhododendron : une taille sévère permet un recépage. Dans ca cas, la floraison aura lieu à la 3e année. Même chose pour un sujet malade : si le système racinaire est en état, le sujet reprendra.
• Spirée de printemps : taille courte = redémarrage en boule. Taille longue = redémarrage vertical.
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Fleurs sur ancien bois Nouveau
bois |
Feuilles |
Bois Perte des |
feuilles |
Fleurs sur ancien bois Nouveau bois |
Floraison Estivale / Automnale
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Induction florale, feuilles et bois | Floraison sur le bois de l’année |
Taille |
Taille |
Induction florale, feuilles et bois |
Taille : fin automne à fin hiver
• Buddleïa : taille courte ou longue, peu de conséquences
• Ceanothus : Taille sévère possible s’il y a des pousses : réaction forte à attendre. Rustique mais craint le gel. Les rameaux jeunes sont fragiles et peuvent être traités à la bouillie bordelaise.
• Caryopteris : fait beaucoup de bois fin : à supprimer
• Cotinus (Arbre à
perruque) : si le sujet ne pousse pas, on effectue une
taille sévère. Attention, les tailles "intermédiaires" provoquent des départs très forts en canne à pêche.
• Fuschia : floraison plus ou moins continue de juin aux premières gelées. Rabattre. Craint moyennement le gel sauf si mis au Nord. Pailler éventuellement (paille, feuilles de chêne, de hêtre, de vigne-vierge). Dépailler progressivement au printemps. S’adapte à l’ombre. En climat doux, on peut le laisser se charpenter.
• Hibiscus : fait beaucoup de bois. Ne pas rabattre car fait du bois trop fin. On taille en gobelet, en respectant la charpente, pour favoriser l’induction florale qui a besoin de lumière et on garde le bois fort. Puis on taille sur la charpente à 2 ou 3 yeux à partir de l’intersection, dernier œil extérieur en gardant des rameaux du diamètre d’un crayon. On peut de temps en temps supprimer une charpente. Supprimer le bois fin sauf en cas de nécessité comme ici, avec un sujet faible (lichen). Ne pas mettre à l’ombre |
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• Lavande : soit on rabat tous les ans, soit on taille dans le feuillage sans atteindre les parties sèches.
• Lespedeza (Desmodium) : floraison automnale. Rabattre en fin d’hiver
• Millepertuis arbustif : rabattre à la cisaille à 5 cm le Millepertuis des talus. Dans tous les cas, supprimer le bois fin.
• Perowskia : floraison
estivale. Rabattre en fin d’hiver ou laisser les rameaux les moins anciens à 3 noeuds et ouvrir au centre.
• Pommier d’ornement : nettoyer (branches croisées, cassées). S’il existe une pousse verticale au milieu, il s’agit d’un rejet du porte-greffe qu’il faut supprimer. La présence d’un tel drageon est significatif d’un problème sur la plante.
• Potentille : rabattre à la cisaille |
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• Physocarpus : le bois âgé est très ramifié, gris. Le bois jeune est élancé et clair. On taille pour supprimer le bois âgé et, dans la foulée, on ramène les jeunes branches au même niveau : 60 cm environ.
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• Rhododendron : rabattage complet pour le faire repartir. On peut aussi le sortir de sa fosse (terre de bruyère) pour tailler ses racines. Ne pas tailler sur du bois fin mais tailler vers la charpente.
• Rosa rugosa : rosier très résistant produisant des fruits assez décoratifs. Ne supporte pas les tailles intermédiaires. Nettoyer ou raser. |
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• Rosier botanique (anciens rosiers, très parfumés, grosses pièces en général). Font beaucoup de bois. Après la taille de nettoyage, tailler sur charpente en sélectionnant les branches : 3 à 7 branches selon vigueur. Puis taille des rameaux de l’année à 3 ou 4 yeux, dernier œil extérieur. On ne garde que le bois fort.
• Rosier buisson : comme les “polyantha”.
• Rosier décoratif : en mars
• Rosier grimpant : taille sur charpente. S’il est palissé, on ne croise pas les charpentes. On taille toutes les ramifications à 2 ou 3 yeux (5 à 10 cm). On supprime le bois fin. Supprimer de temps en temps une charpente âgée en pied pour refaire partir du bas.
• Rosier nain : à rabattre au besoin
• Rosier type
“polyantha” : garder 3 (peu vigoureux)
à 7 (très vigoureux) branches charpentées. Pour
un sujet qui a du mal à partir, ne pas hésiter à
rabattre : ça passe ou ça casse mais il faut
le faire.
On peut faire une taille courte ou longue. En général,
3 à 4 yeux, dernier bourgeon extérieur. Supprimer le
bois âgé et ne garder que le bois jeune et fort qui fait
les plus belles fleurs. Le bois d’un diamètre
inférieur à celui d’un crayon ne donne
généralement rien. La taille des jeunes charpentes se
fait à 5/7 yeux. Tailler très court sur bois fin.
Taille à mi-mars = taille de floraison.
• Rosier tige : ils ont 2 greffes. Une taille sévère peut faire repartir le porte-greffe.
Les rosiers de couleur claire font souvent moins de bois que ceux de couleur foncée.
• Spirée d’été : taille courte à 2 cm (à la cisaille, donc peu visible : attention !) ou longue (garde des rameaux forts). Bonne repousse. Le bois fin ne repart pas et peut pourrir, créant des contaminations : à supprimer.
• Vitex (Faux poivrier) : on garde la charpente. La floraison est aux extrémités : ramener à 1 ou 2 yeux tous les rameaux qui ont fleuri. C’est un modèle de Leeuwenberg : on supprime le rameau central mort.
• Weigela : sur ancien sujet, garder les rameaux jeunes
Floraison hivernale
Jasmin d’hiver, Camelia,
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Feuilles et bois |
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Feuilles et bois |
Taille : après le début du printemps
• Viburnum X
bodnantense : taille douce. On retire des veilles
charpentes mais on garde la structure et quelques bois jeunes. Les
bois jeunes sont peu florifères et les charpentes le
sont : il faut donc panacher la taille.
Ne pas tailler court sans choisir
• Viburnum tinus (Laurier tin) : nettoyer |
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Palisser, diriger les rameaux.
•
Clématite : distinction très difficile
entre rameaux jeunes et bois morts. Peut se rabattre totalement.
Aime avoir les pieds à l’ombre (poterie cassée,
par ex.) et la tête au soleil. Très
vigoureux.
• Bignone : très vigoureux, estivale. Taille de conduite. Pour le sujet ci-contre, on supprimera les branches qui “sortent”. |
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On rabat selon la facilité de passage de la cisaille.
La taille des haies se prépare au cordeau, soit en suivant la pente, soit à l’horizontal. La taille des arbustes à grosse feuille se fait au sécateur pour éviter de couper les feuilles en 2 ; on peut faire 2 passes successives, la 1re à la cisaille/taille-haie et la 2e au sécateur.
Le plateau se fait à la
cisaille/taille-haie ou au sécateur de force.
On peut donner du “fruit” (4 à 5%) pour permettre un
meilleur ensoleillement et gagner en garniture de
feuillage.
La taille du buis en été nécessite d’être prudent car les feuilles intérieures ne doivent pas être exposées à un soleil fort sous peine d’être brûlées.
Au préalable, les arbres doivent être parfaitement alignés puisque, dans la perspective, les tailles doivent être alignées.
On noie en terre des fers à béton sur la tête desquels on a ménagé une encoche. La partie supérieure doit être affleurante pour que les lames de tondeuses et débroussailleuses ne tapent pas dedans.
Ces fers à béton vont permettre de délimiter les repères extérieurs sur lesquels va se caler la plaque de base permettant la taille. |
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Lors de la taille, on va :
1. tendre lescordeaux entre
les fers à bétons
2. placer la plaque de base (sur laquelle on ne doit pas marcher pour
éviter de la cintrer) entre les cordeaux
3. la centrer par rapport au pied de l’arbre à
tailler
4. la mettre de niveau grâce à des cales
5. une personne pose le gabarit sur une première paire de
traits, verticalement grâce à une nivelle pendant que
l’autre coupe au sécateur ce qui dépasse.
6. puis on tourne d’1/16 de tour
Dans le cas d’un if taillé de cette façon, il doit être “mono fléché”, c’est à dire avec une seule tige principale.
Une fois que la forme est donnée, on
peut se passer du gabarit et on taille à la cisaille ARS qui
est une cisaille japonaise très légère (en
aluminium) et de très bonne qualité.
On repose le gabarit tous les 5 à 6 ans pour recaler la
taille.
L’entretien se fait très régulièrement en donnant quelques coups de sécateurs “en passant” pour éliminer les pousses.
La taille en rideau est souvent faite par guidage laser par un “lamier” (bras de coupe articulé). La coupe est très hachée et nécessite un traitement phytosanitaire postérieur.
La taille en marquise, simple ou double, se fait au lamier pour les parties planes et à la main pour la rotonde.
• Abelia : laisser si fleurs présentes.
• Arum : raser, pailler.
• Callicarpa : garder les fruits en hiver. |
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• Cornouillers : taille
en fonction de l’intérêt ornemental du bois. La
taille se fait avant le printemps mais la présence de
feuilles, intéressantes du point de vue décoratif, peut
retarder la taille en mars. Le bois ancien perd sa couleur. Les
rameaux de 3 ans (3 ramifications) sont à supprimer
(d’où forte ramification par la suite) ou supprimer les
rameaux de 3 et 2 ans sauf si le potentiel en rameaux de 1 an est
trop faible.
Un rabattage forcera les rameaux de 1 an qui pourront se ramifier
(“anticipés”). Un rameau anticipé peut
être très fort s’il n’y a pas de bois
âgé.
Pas de taille intermédiaire.
• Salix sacchalinensis ‘Sekka’, Salix matsudana ‘Tortuosa’, Corylus avellana ‘Contorta’ et Euonymus alatus (Fusain à ailettes) : le bois est décoratif. Donc attendre fin mars pour la taille.
• Cornu stolonifera ‘Kelsey’ : rabattre car fait du bois trop fin
• Escallonia : nettoyer
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• Genêt à balais : pas de taille sur branche. On peut rabattre. |
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• Kolkwitzia amabilis : ne pas trop tailler car cet arbuste génère une cascade de fleurs. Nettoyer essentiellement.
• Santoline : peut geler. Tailler plutôt en boule à 10 cm. |
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• Saule pourpre (Salix purpurea) et autres saules arbustifs : taille en tête de chat en mars ou tous les 2 ans. Bois intéressant en hiver.
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• Noisetier tortueux : développe souvent son porte-greffe (noisetier commun). Supprimer ces pousses par éclatement (déchaussement à la base) |
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La suppression d’un tire-sève provoque la levée de bourgeons latents qui sont une modification des cellules placées sous l’écorce, dans le cambium. La taille répétée au même endroit conduit à la fabrication des têtes de chat ou têtard.
Si on coupe les têtards, les réserves disparaissent, donc peu de repousse. Il faut donc chaque année garder les têtes. Si on laisse quelques branches sur les têtards, les réserves vont suivre : il faudra alors garder de la longueur sur les branches qui en sont issues sinon une coupe au ras du têtard, affaibli, donnera peu de repousses.
Désormais, les arbres d’alignement sont palissés en pépinières de façon à avoir dès le départ, la forme qui leur évitera la formation de gros têtards. Toutefois, il se formera quand même des petits têtards puisque la coupe se fait toujours au même endroit. Tous les 3 ans par exemple, il faut donc venir en “dedans” pour faire sauter les amorces de têtards.
Plein vent ou Forme libre
• En fuseau ou Quenouillés : ils sont fléchés naturellement. La première ramification est à 60 cm du sol.
• En Gobelet ou Couronnés : on a supprimé la flèche
• Demi-tige : couronne à 1,30/1,50 m
• Tige : couronne à 1,80/2,00 m. Le plus courant
Les poiriers font des vilains troncs et sont donc la plupart du temps en gobelet. On ne peut pas les greffer sur un pommier car le porte-greffe n’est pas assez “puissant”.
L’arcure : pour gagner en productivité, on arque les branches des fruitiers lors des 2 premières années (par palissage forcé ou pose de poids en bout de branches). On peut même les planter penchés de façon à faciliter la forme.
Une branche arquée est plus florifère, donc plus fructifère. Ce qui permet d’obtenir des arbres très productifs mais qui s’épuisent plus vite : en 15 ans, voire 30 ans pour les espèces les plus résistantes.
Un fruitier “naturel” ne fructifie bien que tous les 2 ans et peut ainsi dépasser les 100 ans de vie, voire plus pour les poiriers.
Palissés
Palmettes et cordons favorisent la floraison.
Il faut 3 à 4 ans pour former le sujet et sa
rentabilité n’est atteinte qu’au bout de 6 ans.
C’est le coude pratiqué à la base qui permet le
ralentissement de la sève. Le sujet s’épuise
peu.
Le palissage se fait sur 2 ans :
• Année N : on
étête le sujet pour faire partir les rameaux axillaires.
On garde un rameau latéral pour le mener verticalement et on
guide les 2 rameaux opposés les plus forts
• Année N+1 : on étête le sujet au
deuxième niveau du palissage mais on laisse
étêté
• Année N+2 : le sujet est
préformé, il n’y a plus qu’à le guider
verticalement et à le suivre.
La taille, règles générales
Elle se fait sur bourgeon triangulaire qu’on nomme “œil”. On part d’un rameau à bois (qui porte les bourgeons triangulaires) et on cherche à le transformer en rameau à fruit. La transformation dépendra de la force du flux de sève.
Flux de sève |
Début année N |
Fin année N |
Flux de sève |
Année N+1 |
Très fort |
Œil |
Rameau à bois (gourmand) |
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Fort |
Rameau à bois fin : • brindille si bourgeons à bois • brindille couronnée si bouton (lambourde) à l’apex. À supprimer après la fructification |
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Normal |
Dard = rameau très court portant un bourgeon pointu |
Très fort |
Bois |
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Faible |
Reste œil À N+1, si le flux de sève ne se modifie pas, il meurt. |
Fort |
Bois |
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Normal |
Lambourde |
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Faible (rare) |
Reste dard |
Il faut donc 2 ans pour obtenir une fructification.
La lambourde peut produire 3 à 5 fleurs pouvant donner 3 à 5 fruits qui vont entrer en concurrence. Si la concurrence ne se fait pas, il faut intervenir.
La taille du “plein vent”
Elle n’est pas indispensable sauf au départ pour donner la forme de gobelet. On garde 5 charpentes environ.
Elle se fait en février/mars. On ne touche pas aux prolongements car c’est une zone de fort appel de sève. La taille génèrerait du bois dans la zone inférieure ce qui provoquerait la “descenteî de la zone de mise à fruits et par conséquent la perte ou l’affaiblissement de la zone de fructification.
En pépinière, les fruitiers sont “forcés” et donc font du bois. En sortie de pépinière, il ne faut surtout pas les tailler. Il faut leur laisser le temps de s’épuiser un peu pour qu’ils fassent leurs premiers fruits.
On taille en février/mars et on ne taille que dans les zones des futures couronnes et de mise à fruits. Il s’agit essentiellement d’une taille de nettoyage et d’espacer les coursonnes de 10 cm environ. On taille tous les 4 à 5 ans environ.
Exceptionnellement :
• on peut tailler “en vert” en juin : il s’agit d’effectuer des “pincements” qui peuvent démarrer des anticipés
• on peut tailler “en vert” en septembre pour éliminer les rameaux sans fruit
Un vieux sujet peut-être taillé très sévèrement. Il repartira mais il faudra suivre sa progression pour le reformer, ce qui prend 2 ans environ.
La taille du Palissé
Une des techniques de taille est la taille trigème.
Selon la hauteur de la branche taillée, on pourra avoir différents résultats du fait que la sève est d’autant plus forte que l’on est proche de l’apex. Plus la sève est forte, plus les bourgeons donnent du bois.
La taille de ces 3 coursonnes donnera donc des résultats différents. Les tailles se font sur bourgeon inférieur de façon à favoriser le plagiotropisme. |
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Après la taille, le rameau supérieur donne du bois etéventuellement, un dard.
Le rameau intermédiaire donne un bois et des dards.
Le rameau inférieuréventuellement une brindille et un dard en général. |
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L’année suivante, les dards se transforment en lambourde. Le rameau inférieur peutémettre une brindille couronnée.
On ne taille pas devant un dard sinon il donnera du bois sauf si l’on veut réduire la longueur des coursonnes. On peut aussi tailler à la base de la coursonne. Il faut alterner ces 2 tailles et suivre la progression du sujet. |
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Ne pas garder les brindilles couronnées
de plus de 20 cm (poids du fruit à terme).
Plus on monte vers les extrémités, plus on taille
long : 5 yeux au lieu de 3.
Les bourses qui sont les restes des pédoncules des fruits,
sont à éliminer.
On s’arrête sur une lambourde, de
préférence.
Les fruitiers à noyau (Cerisier, Prunier, Abricotier, Pêcher)
La taille n’est pas obligatoire. On ne taille pas en hiver car la cicatrisation se fait mal et on aura des exsudats : on taille donc pendant la végétation et non pendant le repos de végétation.
Généralités
Les bourgeons à feuille (végétatifs) sont pointus, les bourgeons à fleur sont ronds. Pour chaque bourgeon à fleur on n’a qu’une seule fleur.
Dans le bouquet de mai, seul le bourgeon apical est végétatif : c’est lui qui fait la croissance du rameau. Les feuilles accrochées aux queues des cerises viennent de ce bourgeon. Si l’on cueille les cerises avec les feuilles, le bourgeon apical disparaît et il n’y a plus de croissance du rameau.
En dehors du bouquet de mai qui est apical, les bourgeons latéraux sont toujours 3, identiques ou différents : végétatif ou floral (3 végétatifs, 3 floraux, 1 végétatif+2 floraux, 2 végétatifs+1 floral....)
Le bouquet de mai est fragile. Tant qu’il existe un bourgeon végétatif, le bouquet de mai s’allonge.
Sur les rameaux, on peut trouver (le bourgeon apical est toujours végétatif) :
• une succession de bourgeons végétatifs : rameau à bois, plutôt en haut du fait de la prédominance apicale
• une alternance de bourgeons végétatifs et floraux : rameau mixte
• une succession de bourgeons floraux : chiffone, plutôt en bas
On taille sur sélection de rameau. Préférer les tailles qui rapprochent les rameaux porteurs de la charpente pour éviter le ploiement lors de la fructification qui peut provoquer la cassure.
Supprimer plutôt les branches qui ne font que du bois notamment si elles sont “encadrées” par des branches florales.
D’une année à l’autre, une chiffone donne une chiffone mais s’allonge. La partie qui a fructifié ne fructifie plus. La fructification s’éloigne donc de l’attache à la charpente et peut provoquer la casse du rameau voire de la charpente si les branches de ce type sont nombreuses sur la même charpente. On supprime donc les chiffones après fructification.
Cerisier
On peut étêter pour éviter qu’il ne monte. Un cerisier peut être assez réduit mais il faut garder un tire-sève suffisant (1/3 du Ø de la charpente porteuse). On peut être amené à tailler une charpente de 20 cm de Ø. Se limiter toutefois au 1/3 supérieur des charpentes.
On taille en juin-juillet en fin de fructification ce qui permet de récupérer les cerises avant les oiseaux. De plus, cela permet une cicatrisation naturelle.
Mieux vaut des tailles fortes que tailler en bout de rameau.
Veiller à ne pas dégager trop fortement afin de ne pas trop exposer l’intérieur au soleil ==> brûlage des feuilles. Si on doit faire ce type de taille, la prévoir 1 an à l’avance par une taille longue de façon à permettre à l’arbre de faire de la feuille.
Autres
On peut effectuer une taille en verre pour favoriser la maturation des fruits. Cela se fait fin août-début septembre.
L’abricotier est le premier à fleurir et est donc sensible au gel.
Les pêchers ne vivent pas très longtemps.
Maladies Cryptogamiques
Moniliose : dessèchement du fruit qui pourrit sans tomber
Cloque du pêcher : les feuilles se cloquent. S’il fait froid, la cloque rougit. Se traite à la bouillie bordelaise au printemps, mais après la floraison, avant l’arrivée des feuilles. Si le cloquage est sévère, l’arbre se débarrasse de ses feuilles et en refait, ce qui l’épuise : peu de fruit à attendre.
Notes diverses
• On peut forcer l’induction florale d’un arbuste peu florifère en horizontalisant les rameaux ou en taillant en laissant un bourgeon inférieur après la taille.
• La bouillie bordelaise favorise l’aoûtement (lignification) et peut fortifier les bourgeons venus avant l’hiver : utile sur un fruitier (septembre/octobre) et sur les rosiers (période de redoux hivernal)
• Ne pas mettre du cicatrisant partout.
Ainsi, un cerisier dont la taille se fait après la
cueillette des cerises ou en même temps, cicatrise
naturellement. Si la taille a lieu en repos de
végétation, au redémarrage la sève va
"pousser" le cicatrisant, d’où écoulement et
risque de pourriture. Donc, laisser sécher naturellement.
• Un cerisier peut être écimé en gardant une
bonne branche tire-sève.
• Le sorbier des oiseaux ne supporte pas les tailles importantes en repos de végétation car la partie inférieure sèche, pourrit et la pourriture descend : il se "panne" (délitage).
• Le noyer se taille en septembre pour lui éviter de prendre des maladies en hiver.
• Le thuya est sensible au Bupreste, coléoptère qui perfore l’écorce et creuse l’arbre, le tuant. Il ne sort que 15 jours par an, entre mai et juillet, pour la reproduction.
• Les lichens provoquent un étouffement des bourgeons. Passer à la bouillie Bordelaise un peu concentrée.
• Les bois jeunes sont peu ramifiés : à garder
• La présence d’un drageon (rejet ou pousse du porte-greffe) est significatif d’un problème sur la plante qui perd de sa force.
• Lors des tailles sur branches, penser à laisser un tire-sève dont le diamètre est au moins le 1/3 du rameau porteur.
• En cas de transplantation non préparée, couper tiges et racines pour adapter le système racinaire au système aérien.
• Si on a un doute sur la période de floraison, on peut se repérer aux restes de la période de repos végétatif : fleurs fanées pour la floraison estivale, rien pour la floraison printanière.
• Pour effectuer un recépage, on garde un moignon de charpente.
• La coupe d’une branche forte provoque sa réitération car elle n’est pas là pour rien : il y a donc re-fabrication.
• Plus le bois est dur, plus il a de difficulté à donner des bourgeons.
• La taille doit être proportionnelle au bois : une taille forte sur un sujet avec beaucoup de bois génèrera beaucoup de bois.
• Greffes : Poirier sur lui-même et sur Cognassier, Pommier sur Cognassier ou Poirier ou sur lui-même. Le greffon est l’épibiote, le porte-greffe est l’hypobiote.
• Un fruitier de production subit 50 à 70 traitements par an, dont 10 contre les tavelures.
• Un “franc” est issu d’un semis. C’est une tige d’1 an • Un “scion” est une tige sevrée d’1 an issu d’une greffe en écusson sur un franc d’un an |
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• Refléchage : c’est une technique permettant d’étoffer rapidement un arbre qui prendra sa forme finale plus tôt. Valable pour les gros sujet, elle est utilisée notamment pour les arbres d’alignement. On étête pour faire partir les latéraux et on redresse le rameau latéral supérieur pour refaire une flèche. Puis on re-étête l’année suivante. Le sujet s’étoffe ainsi latéralement. |
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• La transplantation est une technique de
pépiniériste pour générer des gros sujets
sans racine d’ancrage : cela facilite leur arrachage
pour la vente, notamment avec les sujets à racine
pivotante.
On part d’un sujet de tige 12/14
On transplante avec une “cuiller” une 1re fois
vers un trou de la même dimension que celui d’extraction.
Cela a pour effet de couper les racines et de
re-générer des secondaires.
On transplante une 2e fois vers un trou un peu plus
grand : le système racinaire s’accroît
mais on a supprimé 70 à 90% du chevelu
On peut effectuer ainsi 3 à 5 transplantations. Le plus grand
trou de transplantation ne dépassera pas 1,20 m.
Cette technique permet au sujet de démarrer plus rapidement
lorsqu’il est planté. Le défaut est son absence
d’ancrage obligeant parfois à un haubanage souterrain de
la motte. Le système racinaire obtenu est de type
"poireauî car, du fait du passage de la "cuillerî, toutes
les racines ont le même longueur.
Un sujet ayant subi cette technique ne se développe pas du
tout de la même façon qu’un sujet planté
jeune.
• Sur sujet jeune, éviter de couper les branches latérales basses car elles réduisent la montée de sève à l’apex et permettent ainsi au tronc de grossir. Dans certains cas, c’est le sujet lui-même qui se débarrasse de ses branches basses quand il n’en a plus besoin.